Le brainstorming est une méthode de créativité simple à utiliser et rapide pour générer de nombreuses idées.
Lorsqu’on cherche à élargir sa réflexion face à la résolution d’un problème ou tout simplement quand on arrive à court d’idées, on ressent souvent le besoin de solliciter « les neurones » de nos semblables pour faire un peu de créativité. En effet rien de plus démotivant que de rester scotché face à une feuille blanche, surtout quand on voit le temps passer inexorablement …
Cependant, sans cadre et sans méthode, un échange d’idée peut vite tourner au règlement de compte où tout le monde veut parler en même temps. Et au moment où une idée est en train de naître, elle est déjà sacrifiée par des rhétoriques bien connues comme « oui, mais … », « on a déjà essayé … », « ça ne marchera pas …», etc … rien de tel pour se décourager ou se refermer comme une huître.
Pour cela, le brainstorming est un outil bien utile qui a le mérite de structurer les débats. C’est une technique simple à utiliser et avec peu de contraintes. En étant bien organisé, ça a souvent l’avantage d’être rapide et donc de pouvoir être déclenché à tout moment.
Généralement, lorsque j’en organise un, je prévois un timing de 2h. C’est souvent bien suffisant pour générer des idées permettant de répondre à un problème donné. On a souvent l’impression que ce timing est court, mais les idées les plus fortes viennent assez rapidement… Si vous suivez bien les différentes étapes, cette séance sera, en plus d’être efficace, très agréable à vivre pour vos invités qui apprécieront de pouvoir donner leurs avis et de contribuer à l’émergence d’une solution.
Le brainstorming, comment ça marche ?
Tout d’abord, la méthode du brainstorming, littéralement traduite par « tempête de cerveaux » ou « remue-méninges », est une méthode de recherche créative. Elle est construite autour de 4 règles principales :
1 – Privilégiez la quantité à la qualité
Comme pour toute méthode de créativité la première étape est une phase de divergence, d’ouverture. Et on sait bien que la meilleure façon d’obtenir de bonnes idées est de commencer par en générer beaucoup.
2 – Refusez les critiques et les jugements
Refuser la critique oui, mais favoriser le questionnement pour mieux comprendre l’idée qui est en train de germer. Différer la critique, consiste à énoncer d’abord un grand nombre d’idées et de les évaluer dans un deuxième temps dans une phase dite de convergence. Le séquencement entre la phase de divergence et de convergence est un des moteurs de la créativité, cela fonctionne comme une respiration.
Du point de vue scientifique, cela s’explique du fait que ces deux phases sont gérées par deux parties distinctes de notre cerveau : l’hémisphère gauche pour l’analyse, la rationalité et l’hémisphère droit pour la créativité. Stimuler les deux ensemble en permanence est le meilleur moyen de neutraliser la réflexion.
3 – Encouragez la spontanéité des participants et notez tout
Une idée donnée spontanément est une idée qui n’a pas été autocensurée. Elle garde toute sa fraîcheur et pourra être développée par d’autres. Sans qu’on s’en rende compte, on a peur du ridicule ou de passer pour un hurluberlu. Au contraire, il faut accepter de pousser la créativité le plus loin possible avec un booster puissant pour se détacher de la force d’attraction de nos certitudes.
4 – Combinez et améliorez vos idées
C’est peut-être la règle la plus importante. La vraie valeur ajoutée de rassembler des personnes dans une pièce, ce sont ces combinaisons. Croiser deux idées permet souvent, et sans gros efforts de rebondir sur une troisième. En réalité, une idée originale est souvent une combinaison d’idées préexistantes. Cela signifie que la meilleure chose à faire pour générer des idées nouvelles et faire progresser la réflexion est de s’amuser avec le plus de combinaisons possible.
Un peu d’histoire …
Cette méthode a été inventée par Alex Faickney Osborn, un publicitaire américain. Il s’appuyait sur la capacité créative d’un groupe à trouver des idées nouvelles pour promouvoir son agence auprès de ses clients.
Le brainstorming a donc été inventé pour la publicité en dehors de toute influence de normes ou d’idées préconçues. Et cela semble avoir bien fonctionné. Il en a dévoilé la recette en 1948 dans son livre «Unlocking Your Creative Power» qui se traduirait par «Libérer votre pouvoir créatif» , livre plutôt orienté vers le développement personnel.
Avec un peu de recul, on se dit qu’on résout aujourd’hui des problèmes techniques dans le monde entier avec une méthode de créativité initialement prévue pour les professionnels de la publicité… 😉
Les limites du brainstorming
En fait, le brainstorming permet d’exploiter une série d’idées et de permettre à chaque participant de rebondir dessus. En répétant ce processus itératif, nous aurons « creusé » plusieurs pistes, mais sans être sûr d’avoir traité tous les champs du possible. Et c’est un peu la limite de cette méthode.
C’est comme si quelqu’un, pour chercher une pièce d’or dans son jardin, creusait une multitude de trous. En un temps limité, il n’aura pas le temps de chercher partout. Et il faudra prendre conscience que le temps pris à creuser un trou sera du temps en moins pour en creuser d’autres et couvrir le plus de terrain possible …
Les 7 étapes pour réussir un brainstorming
1 – Choisissez votre équipe
Le premier rôle de l’animateur est de construire un groupe de travail efficace. Je conseille un nombre de participants entre 4 et 7 personnes. Faites attention de ne pas choisir les mêmes profils et les mêmes expertises … La diversité est importante pour obtenir une richesse au niveau des d’idées. A noter tout de même que la durée de la séance sera directement liée au nombre de participants : prévoir 2h si vous êtes quatre et 3h si vous êtes sept. Et dites vous aussi qu’il est plus difficile de mobiliser un nombre important de participants dans un délai court.
2 – Expliquez le processus
Il est important que chacun des participants connaisse bien le déroulement de la séance, d’autant plus si certains sont débutants et n’ont jamais participé à ce type d’exercice. Profitez-en pour les remercier de leur présence et du temps qu’ils vous consacrent.
3 – Précisez les règles
- Ne pas critiquer et suspendre son jugement, s’interdire de dire « oui, mais … »
- Rester bienveillant et tolérant,
- Laisser aller son imagination, par principe toutes les idées sont bonnes à formuler,
- Coopérer et ne pas hésiter à reprendre l’idée des autres pour construire la sienne, favoriser des phrases commençant par « oui et … » ,
- Combiner des idées pour en faire jaillir une nouvelle.
4 – Définissez le problème à résoudre et la solution idéale
Il est important de s’assurer que tous les participants aient une vision juste du problème à solutionner. Comme pour tout processus, le cadrage de départ est important, car on sait bien que lorsque la question est mal posée, les réponses sont de mauvaise qualité. Les Anglo-saxons ont une expression bien connue pour cela : « shit in, shit out ». Si c’est le cas, il ne faut pas hésiter à la reformuler. Pour le savoir, demandez au groupe si tout est clair pour eux.
Il est aussi important de se projeter dans la solution idéale pour ne pas perdre de vue l’objectif réel à atteindre au moment où vous devrez faire un choix. Il vaut mieux énoncer l’objectif avant de se laisser influencer par certaines idées géniales … mais hors cadre.
5 – Écrivez toutes les idées
C’est la phase créative à proprement parlé. Votre objectif est que chacun émette ses idées telles qu’elles lui viennent à l’esprit. Et assurez-vous que tout le monde s’exprime librement. Rappelez-vous que la censure n’est pas de mise, ni le jugement. Seule compte la spontanéité, il faut libérer les énergies.
Pour la prise de note, le plus pratique est d’utiliser des Post-it et d’écrire lisiblement avec un feutre noir. Ils ont l’avantage d’être repositionnables lorsque vous voudrez rassembler des idées proches.
Astuce : Pour faciliter la synergie du groupe, vous pouvez prévoir une période d’échauffement cérébral avant de vous lancer dans la recherche d’idée. L’idée est de créer une atmosphère décontractée et délier les langues.
6 – Faites le ménage
Triez et rassemblez toutes les idées similaires formulées différemment. Éliminez les idées hors de propos. Personnellement j’aime bien coller les post-it sur une feuille de paperboard ou sur un tableau blanc car ensuite il est possible avec un marqueur de délimiter les familles d’idées.
7 – Sélectionnez les meilleures idées
Le mieux est de donner des gommettes autocollantes à chaque participant. Personnellement j’en distribue 1 pour 10 idées. Par exemple si vous avez 42 idées à traiter, donnez-en 4 par personne. Profitez-en pour rappeler la définition de la solution idéale que vous aviez définie en début de séance. Ensuite laissez le temps à chaque participant de positionner les gommettes en leur demandant d’expliquer leur choix. Et je vous invite vivement à écrire ce qu’ils vont vous dire, c’est toujours très intéressant 😉
Et n’oubliez pas de remercier sincèrement tous les participants qui vous auront donné 2 h de leur temps. Ce n’est pas rien !
Après une séance de brainstorming de 2h vous aurez en main pas mal d’idées qui vous permettront d’avancer dans votre projet. 2h pour vous sortir d’une impasse … ce n’est pas grand-chose. Et si en plus vous ramenez ça à un développement de 1000 à 2000h, ce n’est vraiment rien du tout !
Et maintenant ?
1 – Pour commencer, cherchez un problème que vous n’avez pas su résoudre, ça doit bien exister 😉
2 – Ensuite, invitez 3 personnes avec un profil différent et qui connaissent votre produit.
3 – Puis, suivez à la lettre les 7 étapes pour réussir votre brainstorming.
4 – Enfin, demandez un feedback aux participants pour pouvoir progresser.
Voilà, c’est la fin de cet article. Si vous avez trouvé le contenu intéressant, n’hésitez pas à poster vos commentaires ou vos questions en bas de cette page, et à le partager avec vos amis ou vos collègues si vous pensez que ça pourrait leur être utile ! 🙂
1 réponse pour "Les 7 étapes pour réussir un Brainstorming"
Votre article m’a vraiment servi.
Merci infiniment !