La persévérance est un point clé dans la conduite de votre projet d’innovation. Quelques principes simples vous permettront de rester motivé en toutes circonstances.

La vie d’un projet d’innovation est une succession de hauts et de bas au niveau de la motivation. Comme pour toute exploration, le parcours est une succession d’obstacles imprévus qu’il faut réussir à surmonter. Pour autant, dès lors qu’ils sont franchis, chaque challenge procure une grande satisfaction.

Pour faire face à ces montagnes russes, il vaut mieux être bien armé et développer une certaine résilience. Les projets d’innovation peuvent être complexes et s’inscrire quelquefois sur un temps long. C’est la raison pour laquelle vous devez renforcer votre endurance face aux défis qui vous sont proposés.

Les explorateurs savent bien que pour durer face à la difficulté, il faut – certes un objectif qui donne envie de se lancer et qui soit suffisamment ambitieux pour ne pas le perdre de vue – mais surtout savoir tirer profit de son environnement et s’adapter aux circonstances : accepter le monde et sa complexité et aborder les faits avec bon sens et pragmatisme.

À travers cet article, je vous propose un voyage autour de 7 principes. Ils vous aideront à rester motivé durablement sur vos projets. Ce sont des choses simples que vous pouvez expérimenter dès à présent.

1 – Se fixer un objectif clair

Tour d’abord, il faut bien dire que se fixer un objectif clair tient plutôt du bon sens. Ça permet de visualiser ce que l’on souhaite et ça donne envie de passer à l’action. A contrario, un objectif vague ne restera probablement qu’une intention sans lendemain.

« Se fixer un objectif vague, c’est comme entrer dans un restaurant et dire : j’ai faim, je veux quelque chose à manger. La faim continue de vous tenailler jusqu’à ce que vous commandiez quelque chose de précis. »

Steve Pavlina

Pour cela, vous devez exprimer votre objectif de manière positive, immédiate, concrète et spécifique. C’est de cette manière que vous arriverez à vous le représenter et à mobiliser autour de vous.

Le 12 septembre 1962, devant le Congrès américain, J.F. Kennedy demande de débloquer les fonds nécessaires pour relancer la conquête spatiale. L’objectif annoncé dans son discours était le suivant : « Je crois que cette nation devrait se donner comme objectif, avant que cette décennie ne se termine, d’envoyer un Homme sur la Lune, et le ramener sain et sauf sur Terre.»

On y retrouve tous les ingrédients :

  • Positif : il parle de nation , c’est fédérateur
  • Immédiat : avant la fin de la décennie
  • Concret : aller sur la Lune
  • Spécifique : y envoyer un Homme et le ramener vivant

2 – Clarifier ses pensées

Il n’est pas toujours évident de prendre du recul sur ce que l’on fait. On se laisse quelquefois piéger dans une complexité qui nous embrouille l’esprit.

Et force est de constater que lorsque les choses sont floues cela devient plus compliqué. On peut vite se sentir perdu ou imaginer des scénarios catastrophes.

Il existe un bon moyen pour clarifier ses pensées : c’est tout simplement de les extérioriser, que ce soit de manière orale ou écrite. Le simple fait d’expliquer son problème à quelqu’un, rend les choses plus claires et permet d’agir plus efficacement. Mettre des mots sur ce que l’on pense, éclaire la pensée et permet d’affronter les difficultés avec plus de discernement.

À l’image d’un enfant qui se retrouve terrorisé à imaginer des monstres dans sa chambre le soir avant de se coucher et qui se rassure grâce à la lumière d’une lampe torche.

Un effet bénéfique de la clarté est de pouvoir prendre des décisions plus facilement. Et souvent, le simple fait de décider, vous libère l’esprit d’un poids. Ça vous rend plus serein et indirectement augmente votre productivité.

3 – Ne pas s’emballer trop vite

Vous avez sans doute déjà remarqué qu’on a toujours tendance à idéaliser ce qu’on connaît mal. Il est facile d’aimer l’idée de faire quelque chose, mais c’est très différent d’aimer faire cette chose. Lorsqu’on vit réellement les évènements, on en découvre bien souvent toutes les contraintes.

On a aussi tendance à surestimer ses propres capacités, en particulier lorsqu’on a une expérience limitée dans le domaine. C’est une chose dont il faut vous méfier, car c’est une illusion qui peut vous coûter cher.

Au final, il faut s’autoriser à rêver et surfer sur la vague de l’optimisme. Car sans rêve, rien ne se fait. Mais en revanche, vous devez prendre des décisions sans idéaliser. Si vous avez peur d’être aveuglé par votre optimisme, un bon moyen est de demander un avis objectif à quelqu’un qui connaît bien la situation.

Il existe un autre biais contre lequel il faut lutter : celui de l’attachement. Vous avez sans doute noté que plus on s’attache aux choses que l’on crée, plus il nous est difficile d’accepter le changement. On voit ça comme un échec. Pour rester agile, vous devez réussir à vous détacher de vos créations pour réagir plus facilement face à des circonstances imprévues.

4 – Expérimenter et mieux se connaître

Pour rester motivé durablement, il est préférable de bien se connaître et être en accord avec soi-même. C’est plus facile pour prendre du recul et mettre les choses en perspective. Ainsi, tout devient plus fluide et évident.

Voici quelques expériences qui valent la peine d’être tentées pour mieux vous connaître :

  • Combien d’heures de sommeil vous faut-il pour vous sentir en forme ?
  • Quels aliments vous donnent la pêche ? Lesquels vous mettent à plat ?
  • À quel moment de la journée êtes-vous le plus productif ?
  • À quel moment trouvez-vous des solutions à vos problèmes ou des idées astucieuses ? Que faites-vous à ce moment-là ?
  • Quelle est votre plus grande source de stress ou d’inquiétude (situation, personne, lieu) ?

Toutes ces expériences et ces questionnements sont utiles pour mieux se connaître et agir de manière efficace. Cela vous aidera à faire la part des choses et définir ce qui est important pour libérer votre énergie créative et rester motivé durablement.

5 – Connaître sa zone de contrôle

Il existe une situation qui génère beaucoup de stress : c’est de se sentir obligé d’accomplir quelque chose sur laquelle on n’a aucune prise. Cela revient à prendre un engagement que l’on n’est pas sûr de tenir. Et plus l’écart entre ce que l’on doit faire et ce qu’on se sent capable de faire est grand, plus le stress est important.

En réalité – comme nous l’ont montré les stoïciens – il faut agir sur les choses sur lesquelles on a un contrôle, le reste : l’accepter et faire avec. Cela revient à faire du mieux que l’on peut, même si le résultat n’est pas assuré, surtout dans l’innovation où les impondérables ne sont pas tous maîtrisables.

Que la force me soit donnée de supporter ce qui ne peut être changé et le courage de changer ce qui peut l’être mais aussi la sagesse de distinguer l’un de l’autre.

Marc Aurèle – Empereur Romain et philosophe

Cela n’exclut pas d’apprendre à connaître ses limites et d’accepter de sortir de sa zone de confort. Sentir des résistances est une bonne chose, cela veut dire que vous êtes en mouvement. Vous devez faire une différence entre le confort et le contrôle.

En réalité, on ne dépasse pas ses limites, on apprend à les connaître. Et lorsqu’on les connaît, on peut se caler sur un rythme à 90 %. En garder un peu sous le pied est un bon moyen moyen de rester motivé durablement.

À l’image d’un coureur de marathon qui ne peut pas – à l’instant t – aller au-delà de sa fréquence cardiaque maximum. Mais dès lors qu’il la connaît, il peut construire son plan d’entraînement et caler son allure de course pour passer la ligne d’arrivée avec le meilleur chrono possible sans se mettre dans le rouge.

6 – Tirer une expérience positive de ses échecs

Face à une expérience, il peut y avoir 2 comportements possibles :

  • Se limiter au fil du temps face aux échecs rencontrés. C’est une démarche qui petit à petit restreint votre champ d’action.
  • Apprendre de ses échecs et se remettre en cause. C’est tout simplement le cycle de l’évolution qui débouche sur de nouvelles opportunités.

Franchement, il serait dommage de vivre une expérience et de ne pas en tirer profit. Chaque échec est une leçon à retenir. Le tout est de prendre le temps de ce bilan introspectif.

Ceci dit, il ne faut pas se décourager et surtout éviter de tomber dans le piège des regrets. À cause du biais rétrospectif (biais cognitif), on juge après coup qu’on aurait dû faire autrement : on se culpabilise en quelque sorte.

Pour lutter contre cette pensée négative, vous devez garder en tête que votre niveau d’info est différent entre aujourd’hui et hier… Et qu’il ne sert à rien de ressasser le passé. Certes, il faut en tirer une expérience, mais se concentrer sur des actions «ici et maintenant».

7 – Le développement personnel

Votre meilleur allié pour rester motivé durablement, c’est vous-même. Vous devez investir dans votre développement personnel. Lorsque vous étiez plus jeune, vous n’arrêtiez pas d’apprendre des choses nouvelles. Pourquoi arrêter maintenant ?

Dès lors qu’on apprend un métier, bien souvent on se spécialise. Ce que l’on gagne en expertise, on le perd en créativité et en capacité d’adaptation.

Pour cela, je vous conseille de vous allouer un budget pour continuer à développer vos compétences personnelles. N’hésitez pas à apprendre des choses dans un nouveau domaine. Je ne parle pas ici que de la sphère professionnelle : cultivez un esprit ouvert.

Et maintenant ?

En appliquant ces 7 principes, vous développerez votre résilience face aux difficultés inhérentes à un projet d’innovation. Cela vous aidera à prendre du recul et à rester motivé.

Je vous incite à les relire à tête reposée – ou avec un ami – pour faire le point sur vos pratiques. Procéder ainsi avec lucidité et « honnêteté intellectuelle » est sans doute le meilleur moyen d’en tirer profit.

Voilà, c’est la fin de cet article. Si vous avez trouvé le contenu intéressant, n’hésitez pas à poster vos commentaires ou vos questions en bas de cette page, et à le partager avec vos amis ou vos collègues si vous pensez que ça pourrait leur être utile ! 🙂

    2 réponses pour "Comment rester motivé durablement sur un projet d’innovation"

    • Hamidul Huq

      Bonjour Laurent,

      Bravo pour l’article ! Voici une astuce supplémentaire pour « Expérimenter et mieux se connaître » : faire le test Strength Finder 2.0 qui vous donne vos 5 forces principales.

      A bientôt,
      Hamidul

      • Laurent Cachalou

        Merci Hamidul pour le partage de cette info.
        A très bientôt,
        Laurent

Laisser un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.