Dans une démarche d’open innovation, l’investissement externe permet aux entreprises d’accélérer leur projet, réduire les risques et collaborer efficacement avec des partenaires pour rester compétitives.

Aujourd’hui, il apparaît comme une évidence que l’innovation est un moteur incontournable pour maintenir sa place sur un marché concurrentiel. Pourtant, une question revient souvent dans les stratégies d’entreprise lorsqu’il s’agit d’innovation : faut-il développer ses propres capacités en interne ou s’appuyer sur des ressources externes ?

Les Anglo-saxons formulent très bien ce dilemme par : MAKE or BUY ? 

Quand on réfléchit bien, ce choix stratégique n’est pas si évident. Cela dit, force est de constater que de plus en plus d’organisations se lancent dans un investissement externe pour créer une nouvelle offre. 

« Innover, c’est dire non à mille choses et se concentrer sur les quelques-unes qui comptent vraiment – parfois, ces choses viennent de l’extérieur. » – Steve Jobs, Co-fondateur d’Apple

Les limites de l’innovation interne

Vous avez peut-être déjà constaté dans votre organisation que l’innovation interne peut – malheureusement dans certains cas – être synonyme de délais longs, de coûts élevés et d’incertitudes quant à la réussite finale du projet. 

En réalité, les entreprises se heurtent à plusieurs problèmes majeurs :

  • Un manque de compétences internes : Avec la sophistication actuelle des produits et des services, il devient difficile d’être bon dans tous les domaines technologiques. De ce fait, certaines compétences nécessaires au développement d’un concept innovant peuvent être insuffisantes en interne ou carrément absentes. 
  • Une pression temporelle forte : Les marchés sont en constante évolution et attendre que l’innovation interne arrive à maturité peut conduire à perdre des opportunités stratégiques. Vous risquez alors d’être dépassées par des concurrents plus agiles. 
  • Un risque financier important : Le développement interne nécessite des investissements initiaux importants sans garantie de succès. Cela peut peser lourdement sur la rentabilité globale de votre projet, surtout si vous travaillez dans une PME ou une TPE.

L’intérêt d’un investissement externe

Pour contourner ces difficultés, l’investissement externe peut devenir pour vous une stratégie attrayante. L’idée étant d’accéder à une technologie de pointe, réduire les délais de mise sur le marché, et optimiser les ressources tout en minimisant les risques !

En investissant dans une startup innovante, en achetant un brevet d’invention ou en finançant des études auprès d’experts externes, vous pouvez concrétiser plus rapidement des projets ambitieux. Cette stratégie vous permet également de bénéficier d’idées fraîches et d’oxygéner votre processus d’innovation

« L’open innovation, c’est construire des ponts entre l’expertise de grands groupes et l’agilité des startups pour créer de la valeur ensemble. » – Frédéric Mazzella, Fondateur de BlaBlaCar

Un principe d’Open innovation

L’investissement externe repose sur le principe de collaboration ouverte. Cette approche consiste à reconnaître que toutes les bonnes idées n’émanent pas nécessairement de l’interne. Soit dit en passant, ce principe n’est pas toujours une évidence pour tous ! 

En élargissant votre écosystème d’innovation, vous accédez à un vivier de talents et de ressources qui complètent vos propres forces. Cette méthode permet également de mutualiser les risques, rendant le processus d’innovation plus sécurisant. Cela crée une dynamique de groupe positive et enthousiasmante.

Ce concept s’est imposé au début des années 2000 avec l’essor des startups technologiques et des plateformes d’échange de connaissances. Les grands groupes, confrontés à une concurrence accrue, ont compris que collaborer avec des entités externes pouvait être un levier puissant. 

Exemples d’investissements externes

Voici quelques exemples d’investissements externes ayant porté leurs fruits :

Tesla — Investissement dans les batteries

En 2019, dans le but d’améliorer les performances de ses batteries, Tesla a acquis Maxwell Technologies pour 218 millions de dollars. Maxwell était spécialisée dans les supercondensateurs et les technologies de stockage d’énergie. Cette acquisition a accéléré le développement de batteries plus performantes et durables pour les véhicules Tesla.

TotalEnergies — Investissement dans le photovoltaïque

En 2011, afin de développer des solutions photovoltaïques avancées Total a acquis une participation majoritaire dans SunPower, un leader américain des panneaux solaires. Cela a permis à TotalEnergies d’accélérer son positionnement sur le marché des énergies renouvelables.

L’Oréal — Investissement dans la réalité augmentée

En 2018, pour exploiter le potentiel de la réalité augmentée (RA) dans le commerce de la beauté, L’Oréal a acquis ModiFace, une startup canadienne spécialisée dans les technologies de RA pour l’industrie cosmétique. Cette acquisition a permis à L’Oréal de développer des outils d’essais virtuels de maquillage, boostant ses ventes en ligne.

Michelin — Investissement dans la technologie hydrogène

En 2019, dans le but de développer des technologies pour la mobilité hydrogène, Michelin a co-investi avec Faurecia dans Symbio, une startup spécialisée dans les piles à combustible hydrogène. Cet investissement a permis à Michelin de diversifier ses activités dans le domaine des énergies propres.

Devialet — Investissement dans des technologies pour améliorer le son

Cette stratégie séduit aussi les PME comme Devialet qui a investi dans l’acquisition de brevets dans le domaine de l’acoustique et de l’électronique en collaboration avec des startups. Par exemple, leur technologie d’amplification hybride brevetée (ADH®) est issue de recherches en partie externes. Cela a permis à Devialet de se positionner comme un acteur premium de l’audio.

« L’innovation ne connaît pas de frontières, et c’est en co-investissant avec des partenaires externes que nous bâtissons un avenir compétitif et durable. » – Nicolas Dufourcq, DG de Bpifrance

Pour tirer parti de cette approche, voici quelques pistes de réflexion :

1 – Identifier vos besoins spécifiques

Analysez les compétences ou technologies manquantes pour atteindre vos objectifs. Ces besoins peuvent apparaître …

  • Très tôt au moment de votre roadmap innovation,
  • En cours de route face à une opportunité,
  • Lorsqu’un obstacle freine le développement de votre offre.

2 – Explorer vos options

Evaluez les différentes opportunités comme l’achat de brevets, les partenariats avec des universités, ou l’investissement dans des startups. N’hésitez pas à explorer des marchés étrangers pour accéder à des innovations de pointe.

3 – Évaluer les risques

Analysez les coûts, les bénéfices potentiels et les risques associés à chaque option. Attention de bien prendre en compte les implications juridiques et culturelles liées à certains partenariats internationaux.

La lecture de cet article peut être l’opportunité pour vous d’analyser vos besoins en innovation et d’explorer les opportunités d’investissement externe disponibles. 

En investissant stratégiquement dans des ressources externes, votre entreprise peut :

  • Accélérer l’innovation : réduire le temps nécessaire à la création de nouveaux produits ou services. Cela permet de saisir plus rapidement des opportunités de marché.
  • Réduire les coûts : éviter des investissements à long terme dans des infrastructures internes, souvent coûteuses et complexes à gérer.
  • Améliorer la compétitivité : obtenir un avantage concurrentiel en accédant à des technologies uniques ayant fait leurs preuves. Cela renforce également l’image de marque en tant qu’acteur innovant.

En conclusion, l’investissement externe est bien plus qu’une simple alternative. C’est une stratégie puissante pour surmonter les obstacles de l’innovation interne et de booster votre capacité à innover.

Voilà, c’est la fin de cet article. Si vous avez trouvé le contenu intéressant, n’hésitez pas à ajouter vos commentaires en dessous. Et le partager avec vos amis ou vos collègues si vous pensez que ça pourrait leur être utile 🙂

    1 réponse pour "Investissement externe : la clé pour innover plus vite ?"

    • Claude

      M. Cachalou,
      merci pour cette transmission d’un article pertinent, avec des exemples concrets, y compris à l’international, et qui ouvre de multiples possibilités.
      avec mes meilleures salutations.
      Claude Selvi

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