Agir et réussir semble une volonté évidente lorsqu’on se lance dans l’innovation. Mais attention de nombreux freins viennent ralentir nos ardeurs et sont à prendre en compte.

Le passage à l’action est toujours le moment le plus critique dans un projet d’innovation. Tant qu’il s’agit de se projeter, d’imaginer le futur avec entrain : il n’y a jamais de problème. En revanche dès lors qu’il s’agit de passer à l’action, les doutes commencent à ressurgir … et les excuses aussi.

Puis lorsqu’on se lance, arrive parfois le découragement face aux premières difficultés. On a quelques fois l’impression de mal s’y prendre et on se demande s’y on a bien pris les bonnes décisions …

En réalité, les automatismes du passage à l’action ne viennent pas tout seul, cela s’apprend. C’est en comprenant au préalable les mécanismes qui nous bloquent dans l’immobilisme que l’on arrive à passer à l’action sans trop se poser de question.

Pratiquer est avant tout le seul moyen d’apprendre quelque chose. Que ce soit pour apprendre un métier, maîtriser une langue étrangère, jouer d’un instrument de musique ou pratiquer un sport, l’apprentissage par la pratique est la clé de tout. C’est donc en pratiquant que vous évoluerez tout au long de votre vie.

Il faut se rappeler que nous sommes ce que nous faisons et non pas ce que nous disons être. Le passage à l’action traduit aux yeux des autres, notre vraie personnalité. Il traduit aussi notre manière de voir la vie : en spectateur ou en acteur.

L’apprentissage par la pratique n’est pas nouveau en soi, mais il est important de se le rappeler. Car le monde dans le lequel nous vivons nous donne parfois l’illusion que l’on sait des choses sans les avoir vraiment pratiquées. Rien ne remplace la pratique. Comment pourrait-on apprendre à conduire uniquement en passant le code et en lisant la notice d’utilisation d’une voiture ?

« C’est en forgeant que l’on devient forgeron. »

1. La maîtrise du temps

Se motiver à agir

Le temps est votre première ressource. Plus vous avancerez dans la vie, plus vous constaterez d’ailleurs que c’est peut-être la plus importante. Si vous ne consacrez pas de temps à une activité, vous ne progresserez pas.

Mais bien sûr pour consacrer du temps à un projet il faut se motiver. Vous devez trouver la clé qui vous motivera à adapter votre emploi du temps.

Par exemple lorsque vous avez appris à conduire, votre motivation était au top car vous vous imaginiez déjà au volant de votre propre voiture. Ce besoin de liberté et d’autonomie vous a motivé à trouver du temps dans un planning déjà bien chargé par vos études ou votre travail.

Se libérer du temps

Nous vivons dans un monde où le temps s’écoule de la même manière pour tous… Et bonne nouvelle, nous avons tous du temps. La question est : comment l’utilisons-nous ? Pour commencer à prendre conscience de ce temps potentiellement disponible : mesurez le temps inerte passé sur les réseaux sociaux, la télé, vos mails, vos trajets professionnels, etc. Puis, mettez ce temps disponible au profit de vos projets !

Cherchez aussi du côté de vos rêves pour connaître ce qui vous motivera à passer à l’action. C’est un élément essentiel pour rester motivé durablement sur un projet d’innovation.

« Quoi que tu rêves d’entreprendre, commence-le. L’audace a du génie, du pouvoir, de la magie. »

Goethe

Utiliser son temps efficacement

Travailler c’est bien, mais encore faut-il que ce temps soit utilisé efficacement ! Pour cela donnez-vous des objectifs concrets et des délais courts. Appliquez la loi de Parkinson : un timing serré vous obligera à aller à l’essentiel.

Il ne suffit pas de penser à quelque chose pour que cela devienne une réalité, il faut vraiment se mettre en action. Ne tombez pas dans le piège d’attendre qu’une situation soit parfaite pour avancer … vous risqueriez d’attendre à perpétuité. Une astuce : si une tâche prend moins de cinq minutes… Faites-là tout de suite !

2. La spirale de la confiance

La peur de se lancer

La pratique nous permet de prendre confiance petit à petit. Elle dissipe la peur qui bien souvent nous inhibe. L’obsession de sécurité quelques fois renforcée par l’avis d’un proche ou les responsabilités nous empêche bien souvent de nous lancer.

Lorsqu’on craint de se lancer dans un projet, il est nécessaire parfois de le décomposer en sous-projet plus accessibles.

C’est comme si je vous demandais de marcher sur une planche à 5m du sol. Probablement votre peur du vide vous dira de ne pas tenter le diable. En revanche si je la place à 50cm du sol, vous irez sans problème. Puis si vous répétez l’opération en élevant la planche progressivement, vous arriverez très probablement à franchir le cap des 5m. Tout est une histoire de confiance.

Accepter le droit à l’erreur

Accepter de se mettre en action est une histoire de confiance. Mais pour se lancer sans crainte dans un monde inconnu, il faut aussi accepter le droit à l’erreur et faire face à l’incertitude : c.à.d apprendre à marcher en marchant. Accepter l’erreur permet de s’ouvrir à l’originalité, et c’est bien un point essentiel pour innover.

« Ce n’est pas en voulant améliorer la bougie que l’on a inventé l’ampoule électrique ! »

Construire une dynamique positive

Le simple fait d’être dans l’action donne confiance et permet d’aller de l’avant. Puis une action en emmène souvent une autre, c’est tout simplement comme cela que l’on avance pas à pas.

« L’homme est plus stable en marchant qu’en étant statique. »

Mais le paradoxe est que pour avoir confiance il faut déjà se lancer. On dit souvent que l’esprit précède et guide l’action. C’est pratiquement toujours le cas, sauf au moment où l’on doit se lancer pour la première fois. Il faut apprendre à mettre un pied dans le vide, le premier pas vers l’inconnu.

Le meilleur moyen d’y arriver n’est pas de se demander si on peut le faire, mais comment s’y prendre. Cela dit, ce n’est pas une affaire de compétence mais d’envie. Nous sommes tous capable de réaliser des choses incroyables. Il faut juste suivre son élan intérieur pour laisser libre court à la puissance entraînante de la passion.

3. La force de la persévérance

Un projet n’est pas un long fleuve tranquille

Se lancer dans un projet innovant c’est bien, aller au bout c’est mieux. Mais ce n’est pas toujours facile ! Évidemment, au début tout le monde est fan pour développer un nouveau produit. On se met à rêver et on se projette dans l’avenir avec force et vigueur.

Puis, arrivent les premiers problèmes de conception et les sceptiques commencent à se faire entendre. Les freins commencent à être de plus en plus nombreux. Mais à force de persévérance le produit est commercialisé et devient un succès… ou pas. En tout cas la persévérance est un pilier fondamental de l’innovation.

L’exemple qui me vient en tête est celui de James Dyson. Il a sorti son premier modèle d’aspirateur en 1986. Un aspirateur disgracieux qui s’inspirait du brevet de cyclone utilisé dans les silos à grain. Il a essayé de commercialiser son projet avec de grosses compagnies qui finalement voulaient bien lui acheter son idée… mais pour enterrer son projet. Les majors y voyaient un risque pour ne plus vendre de sac d’aspirateur qui représentaient à l’époque la plus grosse partie de leur marge … Et c’est seulement 13 ans plus tard, en 1999, après des centaines de prototypes, qu’il a sorti son premier modèle connu à ce jour le DC07.

Se préparer pour une course d’endurance

Mener un projet innovant jusqu’au succès revient à mener une action de long allène. C’est d’ailleurs plus une histoire d’endurance que de vitesse pure. Les grands innovateurs en savent quelque chose.

« Les héros ont notre langage, nos faiblesses, nos forces. Leur univers n’est ni plus beau ni plus édifiant que le nôtre. Mais eux du moins courent jusqu’au bout du chemin. »

A. Camus

Agir ici et maintenant

Souvent, il y a de quoi être intimidé par l’ampleur de la tâche et la motivation ne suffit pas toujours. Pour vous aider dans votre réflexion, voici quelques principes qui favorisent l’envie d’agir ici et maintenant :

  • Découper les tâches en plus petites est moins intimidant
  • Aller au bout d’une action sans se presser, sans penser à autre chose, sans interruption permet finalement de gagner en productivité
  • Avancer et régler les problèmes au fur à et mesure
  • Échouer souvent, rapidement mais à faible coût
  • Chercher plus de liberté plutôt que de plus de ressources. Moins de ressource et plus de liberté = plus de créativité

4. La richesse du feedback

La recherche du feedback

Pour apprendre quelque chose, vous l’aurez compris, il faut pratiquer. Mais pour progresser vraiment dans son apprentissage il faut prendre en compte la critique. Que ce soit celle d’un utilisateur, d’un expert ou d’un ami, la recherche d’un feedback fait progresser.

On prend trop souvent la critique négativement, d’autant plus lorsqu’il s’agit d’un projet très personnel. Et pourtant, savoir se faire critiquer, c’est obtenir un autre point de vue, et voir son propre travail différemment. C’est toujours le point de départ d’une remise en cause qui permet d’avancer plus loin. C’est aussi ce favorise la chance dans vos projets d’innovation en faisant apparaître de nouvelles opportunités.

L’exemple de Toyota

Le système de production de Toyota est connu pour son Kaizen, qui est explicitement fondé sur les effets de l’apprentissage par la pratique.

  1. Abandonner les idées fixes, refuser l’état actuel des choses
  2. Au lieu d’expliquer ce que l’on ne peut pas faire, réfléchir à comment faire
  3. Réaliser aussitôt les bonnes propositions d’amélioration
  4. Ne pas chercher la perfection, gagner 60% de l’objectif dès maintenant
  5. Corriger l’erreur immédiatement, sur place
  6. Trouver des idées dans la difficulté
  7. Chercher la cause racine, respecter les « 5 Pourquoi ? » et chercher ensuite la solution
  8. Prendre en compte les idées de 10 personnes au lieu d’attendre l’idée géniale d’une seule
  9. Essayer et ensuite valider
  10. L’amélioration est infinie

A l’écoute des autres

Avoir une idée n’est pas forcément le plus difficile. En revanche répondre à une attente ou provoquer un effet «Waouh» n’est pas toujours évident. Cela nécessite souvent de reprendre et recadrer le projet à plusieurs reprises.

Pour cela, il faut savoir rester ouvert sur ce qu’en pensent les utilisateurs. Il ne faut pas se raconter l’histoire que l’on rêverait d’entendre, mais bien rester connecté à la réalité. La recherche de la vérité implique d’être honnête avec soi-même et d’être à l’écoute des autres.

Rester ouvert à la critique pour agir mieux

Accepter la critique ne veut pas dire pour autant prendre en compte l’avis de tous. Il ne faut pas chercher à réduire une idée au plus petit dénominateur commun de ce qu’en pense les gens. Il s’agit plus de gérer l’antagonisme entre l’individu qui recherche à se singulariser et le groupe qui cherche à s’uniformiser pour se rassurer. La création est d’abord en un premier temps une démarche individuelle, mais si l’on veut ensuite qu’elle soit un succès, vous n’échapperez pas à la critique sauf si bien sûr votre talent est universel ! 🙂

« Les gens qui fuient toute critique échouent. »

Voici quelques principes à appliquer pour prendre en compte la réalité dans votre projet :

  • Avec honnêteté, posez-vous déjà la question : ais-je bien fait mon boulot ?
  • Ensuite, parlez de votre projet et cherchez l’effet miroir avec lucidité
  • Puis, faites le plus de tests possibles et corriger les points faibles

Et maintenant ?

Pour passer à l’action, je vous invite à dérouler le plan d’action suivant comme si votre rêve était de participer à votre premier marathon ! J’espère que cette analogie à la course vous parlera et vous motivera tout au long de votre projet pour construire votre succès.

  1. Choisissez votre course : votre rêve
  2. Parlez-en à vos proches pour acter le lancement de votre projet : votre engagement
  3. Écrivez votre plan d’entrainement avec des jalons : votre plan
  4. Déroulez votre plan d’entrainement : vos actions
  5. Variez les séances pour prendre du plaisir : votre côté fun
  6. Recherchez le soutien de vos proches dans les moments difficiles : votre motivation
  7. Mesurer vos progrès et fêtez vos victoires : vos progrès
  8. Participez à votre Marathon : votre réalisation

En utilisant régulièrement cette analogie, vous organiserez vos pensées plus facilement et sans aucun doute vous progresserez. Puis, avec du travail et un état d’esprit « fun » vous prendrez durablement du plaisir à travailler votre projet. Et c’est bien là l’essentiel !

Voilà, c’est la fin de cet article. Si vous avez trouvé le contenu intéressant, n’hésitez pas à poster vos commentaires ou vos questions en bas de cette page, et à le partager avec vos amis ou vos collègues si vous pensez que ça pourrait leur être utile ! 🙂

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