L’innovation comme le marathon est une course d’endurance. De l’objectif jusqu’à la réalisation, l’analogie est riche d’enseignements et vous aidera à prendre du recul sur les clés du succès.

Si vous êtes comme moi, il se peut que vous vous posiez de nombreuses questions par rapport à l’innovation. Le sujet nous semble tellement vaste qu’on a du mal quelquefois à prendre du recul.

  • Quels sont les secrets pour rester motivé durablement ?
  • Comment se préparer pour innover efficacement ?
  • Quelles sont les clés de la performance dans l’innovation ?
  • Quel est le bon état d’esprit à avoir ?

A travers un voyage dans l’univers du Marathon et quelques photos vintages, laissez-moi vous transporter vers des réflexions qui je l’espère vous apporteront de nombreuses réponses.

Mon premier Marathon

Le 6 avril 1997 à Paris, je me lance sur mon premier Marathon. C’est une belle journée de printemps que nous partageons entre amis runners. Quelques mois plutôt, avec 3 collègues de Décathlon, nous avons décidé de nous fixer ce challenge un peu fou. L’entraînement préparatoire assez court est perturbé par plusieurs voyages à l’étranger, mais je me sens vraiment bien.

La course

Le matin, remonté comme une pendule, je me fais un petit déjeuner de roi. Le ventre bien plein, je rejoins la course sur les Champs Élysées. L’excitation du départ avec plus de 40.000 participants est juste incroyable ! J’en ai les larmes aux yeux. Sans trop savoir ce qui m’attend, j’ai conscience de participer à un événement exceptionnel : mon premier Marathon !

Marathon de Paris 1997 – premiers pas sur la distance des 42,195km.

Après 3km, je ne me sens pas très bien … mais je me dis que ça va passer. Au bout de 5km, je suis obligé de m’arrêter aux toilettes dans un bar. En réalité, c’est le début d’un calvaire, il faut se rendre à l’évidence, je n’ai pas bien digéré mon petit déjeuner. Ça ne passe pas et tous les 5km je suis obligé de m’arrêter pour un arrêt au stand. Pour finir, je boucle le Marathon en 3h52, « vidé » et loin de mon objectif. Mais surtout, je suis dégoûté de la course à pied. Je décide d’arrêter en me disant que ce n’est vraiment pas fait pour moi.

L’enseignement

Le temps passe et m’aide à prendre du recul. Après la lecture du livre Jogging écrit par Serge Cottereau, champion de demi-fond et multiple vainqueur des 100km de Millau, je découvre que le Marathon est une aventure qui se joue bien avant la course. J’apprends que nous sommes nombreux à faire les mêmes erreurs. Je comprends alors que l’élément capital n’est pas la course, mais l’entraînement qui la précède. La course est l’évènement qui couronne des mois de préparation.

Et ce n’est pas tout, pour pratiquer sur la durée, je découvre les leviers essentiels à la performance : la préparation musculaire, l’alimentation, un processus d’entraînement bien structuré, les clés de la motivation … enfin tous les secrets pour prendre du plaisir dans la course à pied et atteindre ses objectifs.

Les similitudes avec l’innovation

Cela fait maintenant 25 ans que je pratique la course à pied en compétition. J’ai terminé 18 marathons, 3 épreuves de 100km et de nombreux trails longues distances. Et cela fait autant de temps que je développe de nouveaux produits dans des entreprises innovantes.

J’en tire beaucoup d’enseignements au quotidien. Et j’observe que les similitudes sont nombreuses entre ces deux passions. Plus je pratique l’une et l’autre et plus l’analogie me semble évidente.

Vous ne vous lancez pas dans l’aventure de l’innovation la fleur au fusil sans connaître les leviers du succès et d’une motivation durable. L’innovation, tout comme le Marathon, est une course d’endurance qui se prépare et qui nécessite une remise en question perpétuelle. Si vous pensez gagner avec vos certitudes, vous risquez surtout de vous perdre et de générer beaucoup de frustrations.

A travers cet article, je vous propose un voyage et un tour d’horizon de mes constats et de mes réflexions. J’espère que cela vous plaira et vous apportera un éclairage nouveau sur l’innovation.

La motivation

1 – Le déclic

L’inscription à une course et la réception du dossard est souvent le déclic principal pour commencer un plan d’entraînement. Il semble que le rêve et le défi soient les moteurs essentiels de la motivation.

« Ne perdez pas trop de temps à avoir envie de, à essayer de faire… faites-le ! » Jacques Salomé – écrivain français.

Les 100 km du Passatore – Florence 2001 – premier défi sur la distance.

Le plus dur souvent est de passer du rêve à la réalité, de franchir le pas. La marche paraît quelquefois tellement haute, qu’on n’ose pas la franchir ou même y penser.

Pourtant, on en rêve au plus profond de nous et on aimerait pouvoir lever les bras comme le font les finishers. On ressent une émotion forte en les voyant aller au bout d’eux-mêmes et accomplir leur rêve.

En réalité, vous pouvez rêver d’une course exceptionnelle, mais si vous en restez là, ça restera un rêve qui petit à petit se transformera en regret et en frustration. Le déclic est ce petit moment magique qui vous fait basculer dans l’aventure.

Du Marathon à L’innovation

Il y a une grosse différence entre ignorer et savoir. Mais il y a une différence bien plus grande entre savoir et faire. Le plus dur est de passer à l’action, de faire. Le premier pas est toujours le plus difficile. Ceci est valable pour tous vos projets d’innovation.

Mais il faut aussi dépasser vos peurs. La peur et l’appréhension ne se maîtrisent pas, mais comme me le disait un de mes professeurs, il faut avoir peur et le faire quand même! Osez, et lancez-vous!

2 – Un objectif ambitieux

Il semble que plus le défi est important, plus la motivation est forte. En réalité, vous fixer des objectifs ambitieux et suffisamment gros est le meilleur moyen ne pas les perdre de vue.

« Si vous pouvez le rêver, vous pouvez le faire. » Walt Disney – producteur et scénariste américain

C’est aussi un cercle vertueux. Cela stimule le plaisir de l’accomplissement. Le fait de participer régulièrement à des courses, comme des Marathons, jalonne une vie de runner. Ce sont des témoins qui concrétisent un parcours. Vous prenez du plaisir une première fois lors de la participation, puis une deuxième en regardant votre chemin parcouru.

Défi Kalenji au Marathon de New-York 2004 – un objectif ambitieux pour le lancement de la marque.

Participer à des courses donne une autre dimension à votre engagement. Ce n’est pas juste un jogging comme les autres, c’est une vraie compétition. D’ailleurs, être marathonien est valorisant. Vous vous sentez flatté par cet accomplissement. Cela nourrit l’estime de soi et donne confiance.

Du Marathon à L’innovation

L’objectif ambitieux en innovation est comme une étoile pour une équipe. Cela donne le cap et c’est le point central auquel vous pouvez vous référer quand vous êtes perdu dans l’incertitude du processus d’innovation.

Par ailleurs, j’ai souvent remarqué que des liens forts liaient les équipes autour de projets ambitieux réussis. Cela procure un effet mobilisateur et fédérateur dans la difficulté.

3 – La persévérance

Lorsqu’on démarre un programme d’entraînement juste après s’être inscrit à une course, on est souvent assidu, voire même très excité. Puis, petit à petit … souvent par lassitude, on ressent parfois la tentation de sauter des séances d’entraînement. Ce n’est évidemment pas la meilleure façon de procéder. Il est bien plus efficace de s’entraîner raisonnablement, mais dans la durée.

Lors de longues sorties d’entraînement ou lors de longues courses, on ressent souvent l’envie de baisser les bras. Il est parfois plus facile de s’arrêter que de continuer. Il faut dire que les signaux décourageants peuvent être nombreux : la pluie, la chaleur, le froid, les douleurs, le mental dans les chaussettes …

« Le succès, c’est se promener d’échec en échec tout en restant motivé. » Winston Churchill – homme d’état britannique

J’utilise souvent une astuce pour garder la motivation. Je repense régulièrement à l’objectif pour lequel je fais tout ça et le plaisir que j’éprouverai après l’avoir fait. La visualisation aide à se motiver durablement.

Un autre levier m’est aussi bien utile, celui de l’engagement et de la cohérence. Le fait de s’inscrire officiellement à une course et de le communiquer aux autres vous engage vis-à-vis des autres. Ensuite par cohérence, il va de soi d’aller au bout de la démarche. Vous n’aimeriez pas décevoir les proches qui vous font confiance.

Du Marathon à L’innovation

Les projets d’innovations commencent aussi par une phase d’excitation. Après le lancement et les premières idées, tout le monde est tout feu tout flamme ! Puis arrivent les premières difficultés, puis les premiers doutes et les premières critiques.

L’innovation est une course sur la durée. Il vaut mieux calmer le jeu quand tout va bien, rester zen et prudent. Puis, agir sur les leviers de la motivation quand tout va mal, et se serrer les coudes au sein de l’équipe.

Le simple fait de prendre conscience de ces étapes vous aidera énormément à les identifier au bon moment et les dépasser. La traversée d’un désert vous est moins pénible quand vous savez dès le départ que vous allez le traverser.

L’entraînement

L’entraînement est en réalité la partie la plus difficile dans la course à pied. Un plan d’entraînement de Marathon peut s’étaler sur 16 semaines avec 4 séances par semaine. C’est long, très long … Lors de ma dernière préparation pour le Marathon de Lyon, je cumulais 2 sorties longues le week-end, une de 20km le samedi et une autre de 25km le dimanche. Autant dire qu’il est parfois tentant d’en sauter une !

4 – La régularité

Il faut se préparer pour être performant, il n’y a pas de secret. Ça passe beaucoup par la répétition et la pratique. Je constate souvent que les gens aimeraient que cela vienne tout seul, mais la préparation demande un effort important. Un vrai engagement personnel !

« Le seul mauvais entraînement est celui que tu ne fais pas. » Un coach lucide

Tous ceux qui ont pratiqué la course à pied savent qu’il est difficile de progresser, cela prend du temps. En revanche, et cela semble injuste, on perd très vite lorsqu’on s’arrête plus d’une semaine. La régularité est importante si vous voulez progresser durablement.

Par ailleurs, il est important de réaliser un éveil musculaire avant chaque séance. Cet échauffement est incontournable et devient un rituel comme les étirements en fin de séance. Je remarque autour de moi qu’ils sont souvent négligés bien qu’ils évitent pourtant des risques de blessures.

Du Marathon à L’innovation

Dans les projets d’innovation, les idées ne viennent pas toutes seules. Nous avons tous besoin de répéter nos gammes, c.a.d pratiquer régulièrement. Lorsque j’anime des séances de créativité, je commence par un exercice d’échauffement cérébral, ça aide à mieux démarrer la séance.

Et je remarque toujours une efficacité supérieure avec des équipes rodées à l’exercice de la créativité. Les idées viennent avec plus de fluidité. Les esprits sont plus flexibles pour s’inscrire dans le processus créatif.

5 – Le rythme

Il arrive en compétition de suivre le rythme d’un autre concurrent, de se mettre dans le rouge et d’exploser en vol. En réalité, pour aller loin, il vaut mieux ménager sa monture et suivre son propre rythme. Hormis pour les champions, la course à pied est avant tout une course avec nous même.

« L’essentiel n’est ni l’éclat ni la gloire, l’essentiel est d’apprendre à endurer. » Jean Jacques Beinex – réalisateur et scénariste français

Les 100 km de Millau 2011 – Course où la science du rythme est capitale pour durer.

Un conseil que je donne régulièrement à des amis runners est de toujours commencer à courir sans forcer afin de laisser le temps au corps de s’habituer à l’effort. Courir trop vite peut, au fil du temps, vous démotiver et vous conforter dans l’idée que courir n’est pas fait pour vous.

Le fait de parler de rythme me fait penser à un moment particulier dans l’entraînement de la course à pied. Pour progresser plus rapidement, on réalise des fractionnés. Au lieu de courir vite et longtemps, on fractionne la séance en une répétition de courses rapides sur des moments plus brefs. Cela permet de progresser tout en supportant l’effort plus facilement.

Du Marathon à L’innovation

Dans l’innovation, suivre son rythme ne veut pas dire aller doucement. Mais vous devez garder à l’esprit que pour durer, vous ne pouvez pas être toujours dans le rouge. Il vous faut souffler de temps en temps pour tenir la durée. A ce titre, j’observe aussi qu’il vaut mieux fractionner des périodes de travail créatif pour que cela soit plus efficace.

Par ailleurs, on confond aussi souvent vitesse et rythme. Par exemple une marque comme Nike propose des nouveaux modèles tous les 3 mois. Mais cela ne veut pas dire qu’ils mettent 3 mois à développer une nouvelle paire de chaussures. En revanche 600 chercheurs (designers, experts, ingénieurs, médecins), travaillent en parallèle sur de nombreux projets sur le campus de Nike à Beaverton – Oregon. Et leur astuce est d’étaler leurs nouveautés, parfois minimes, tout au long du calendrier. C’est ce qui – in fine – donne cette impression de vitesse, mais il ne s’agit que de rythme.

6 – Les bonnes habitudes

Tout d’abord, il faut faire attention à son alimentation. L’alimentation est le carburant du coureur. Si on s’alimente mal, on manque d’énergie et on se fait du mal. Comprendre cela est un grand pas en avant dans la compréhension de la performance du coureur.

« Tout comme l’appétit vient en mangeant, l’inspiration vient en travaillant. » Igor Stravinsky – compositeur russe

Ensuite, il faut porter une attention toute particulière à son équipement. C’est avec de bons outils que la pratique est facilitée, notamment dans des moments de météo difficiles. On dit souvent qu’il n’y a pas de mauvais temps, il n’y a que de mauvais équipements.

Puis, il faut faire attention à son corps, c.a.d soigner sa monture pour courir durablement. Faire des pauses et des coupures pour se ressourcer. D’ailleurs à ce titre, les activités complémentaires sont excellentes. Pratiquer d’autres sports ouvre l’esprit sur de nouvelles pratiques. On s’enrichit tout en évitant la lassitude. On fait aussi des rapprochements et des comparaisons qui nous permettent de mieux comprendre ce que l’on fait.

Du Marathon à L’innovation

Pour innover c’est un peu pareil, vous devez vous alimenter mais cette fois-ci de connaissance. Plus vous savez de choses, plus vous êtes à même d’alimenter vos réflexions. La connaissance est à la base de votre processus créatif.

Les activités complémentaires sont aussi un excellent moyen de stimuler votre esprit par analogie ou par transposition. C’est le processus d’idéation le plus puissant. L’écrasante majorité des innovations ne sont qu’une combinaison de choses existantes.

7 – Mesurer vos progrès

Lorsqu’on s’entraîne, il est capital de savoir si on progresse. Pour cela, il existe aujourd’hui de nombreux matériels hightechs pour mesurer son rythme cardiaque, sa vitesse, sa fréquence de course, etc … L’algorithme des cardiofréquencemètres nous donnent aussi des indications sur notre niveau de forme. C’est très pratique pour savoir où on en est par rapport à ses objectifs.

« Que la stratégie soit belle, mais n’oubliez pas de regarder le résultat. » Winston Churchill – homme d’état britannique

Analyse des résultats captés par ma montre Garmin – un excellent moyen pour progresser.

Lorsqu’on prépare un Marathon, un autre point clé est de se fixer un objectif intermédiaire. Cela a plusieurs avantages. Le premier est que cela vous motive sur un objectif plus proche et plus facile. La marche semble moins haute. C’est aussi un excellent moyen de tester le matériel, ses sensations et de corriger le tir d’ici le jour J.

Des progrès sont aussi l’occasion de fêter les victoires. Il faut savoir se donner des récompenses pour se motiver régulièrement. Chaque petit défi réalisé est une marche supplémentaire franchie vers l’objectif final.

Du Marathon à L’innovation

Le parallèle est criant avec la gestion de projet dans l’innovation. Face à l’incertitude de ce type de projet, vous devez mesurer et corriger le tir régulièrement. C’est un peu la logique du Lean Startup : Faire → mesurer → corriger le tir.

Fêter les victoires est aussi un point clé pour fédérer une équipe et vous motiver. J’ai souvent remarqué qu’il est assez évident pour tout le monde de fêter les victoires, mais souvent le court terme l’emporte et on oublie de le faire… C’est bien dommage, car cela ancre les victoires dans l’inconscient collectif et c’est un levier de motivation très puissant pour la réussite de vos projets.

La course

8 – La préparation

L’avant course est un moment particulier. En réalité, je suis un rituel bien huilé. L’heure du lever, le menu du petit-déjeuner, l’habillement en fonction de la météo, le serrage des chaussures, l’échauffement, … enfin tout y passe. Je sais qu’en suivant ce processus pré-établi, je serai prêt.

« La chance ne sourit qu’aux esprits bien préparés. » Louis Pasteur – scientifique français

En réalité, le jour J les planètes sont rarement toutes alignées. Il fait souvent trop froid ou trop chaud, une petite blessure nous gêne, les jambes sont encore lourdes des heures d’entraînement passées, les petits soucis de l’organisation du voyage … enfin bref, il faut faire avec.

L’important dans ces moments là, c’est de savoir quoi faire et ne pas être pris au dépourvu. En d’autres termes, il faut s’y être préparé et faire face. Le simple fait d’avoir imaginé un scénario et de se projeter permet de résoudre par anticipation de nombreux problèmes.

Du Marathon à L’innovation

Dans l’innovation c’est pareil, les planètes ne seront jamais toutes alignées. Si vous attendez ce moment magique, vous pouvez attendre longtemps car il n’arrivera probablement jamais. En revanche le fait de le savoir vous permettra d’avancer en mesurant les risques.

Être prêt à agir en cas de problème en sachant comment faire, vous donnera une certaine liberté d’esprit. C’est bien utile lorsque la pression monte. Il faut parfois savoir vous reposer sur des automatismes et des schémas pré-établis.

9 – La gestion de la course

La course

Sur la ligne de départ, on ne se sent jamais prêt. Sincèrement, à chaque course je me demande si ça va bien se passer, sans en avoir la certitude. Bien souvent, je me lance en me disant on verra bien au fil de l’eau comment ça se passe.

Puis il y a le coup de feu, grosse montée d’adrénaline. Et là, il faut se calmer car on part toujours trop vite. L’expérience et la sagesse nous rappellent à l’ordre à ce moment-là.

« Quand tu es sur le point de laisser tomber, repense à ce qui t’a poussé à commencer. » Coach psychologue

Canicule sur le Marathon du Mont Saint-Michel 2005. Seuls ceux qui ont géré la course tenant compte de la t°C sont allés au bout.

Pendant un Marathon, on passe par différentes émotions. Lorsque le public nous encourage, et c’est encore plus vrai avec des proches, on ressent à nouveau une montée d’adrénaline qui nous donne des ailes. En revanche, quand on est tout seul dans la pampa au fameux mur des 30 kms de course, on commence à trouver le temps long et la fatigue mentale fait son œuvre.

Avec l’expérience, j’ai compris que les moments d’euphorie pendant la course sont à tempérer. Et c’est dans les moments difficiles où il faut serrer les dents et ne pas se décourager en jouant sur tous les leviers de motivation possibles. A chaque course on se dépasse, on découvre de nouvelles limites, on se construit.

Ce qui m’aide à tenir jusqu’au bout

Parmi les leviers de motivation, le plus important selon moi est de se concentrer sur le moment présent. Être attentif à sa respiration, prendre le temps d’observer le paysage et d’inonder son esprit de pensées positives.

Il ne faut pas trop porter d’importance à ce qui s’est passé car vous n’y pouvez plus rien. Et ne pas se stresser avec ce qu’il reste à faire car cela peut être inutilement angoissant. De toute évidence, il n’y a que sur le moment présent où vous pouvez agir.

Du Marathon à L’innovation

Dans les projets d’innovation, le plus important est ce que vous faites maintenant. Il est important de concentrer le rôle de votre équipe sur le moment présent surtout lorsque la pression est là. Et sur la fin d’un projet, la pression est souvent importante.

Les pensées positives ont un rôle aussi très important dans les étapes d’un projet d’innovation. Même quand il y a un problème à résoudre, et ils sont nombreux, il vaut mieux voir le verre à moitié plein qu’à moitié vide. Derrière votre problème se cache souvent une opportunité pour innover.

L’environnement

10 – Le guide

Lorsqu’on veut progresser à l’entraînement, on commence à lire un peu tout et n’importe quoi. On se rend vite compte qu’il y a tellement de choses contradictoires, qu’on se sent quelquefois un peu perdu. On ne sait pas par où commencer.

« Savoir écouter, c’est posséder outre le sien, le cerveau des autres. » Léonard de Vinci – Génie Italien

En réalité, il ne faut pas suivre tous les guides à la fois. Il vaut mieux appliquer un plan de A à Z puis en tirer les conclusions, plutôt que d’en changer souvent de manière éphémère. En quelque sorte, il vaut mieux éviter de papillonner… sans aller au fond des choses.

J’ai la chance d’avoir depuis 3 ans deux coachs vraiment compétents pour m’aider à progresser en course à pied. D’ailleurs grâce à eux, je viens de battre mon record sur Marathon. Il est important d’avoir un guide qui vous initie aux bonnes pratiques. On ne sait pas tout et il faut rester humble face à la connaissance.

Du Marathon à L’innovation

En travaillant sur des projets d’innovation, j’ai eu la chance de travailler avec des personnes talentueuses. Elles m’ont guidé et j’ai appris auprès d’elles. Quelquefois une petite phrase d’encouragement ou un petit conseil change la trajectoire de votre vie. Encore aujourd’hui, je les en remercie.

Je vous encourage vivement à vous enrichir auprès de personnes inspirantes et d’ailleurs fuir toutes celles qui ne vous apportent que du stress inutile. L’inspiration peut aussi venir de quelqu’un que vous ne connaissez pas directement. Cela peut se faire par exemple à travers la lecture de votre prochain livre.

11 – Les partenaires

Depuis 3 ans je cours en club, et je dois reconnaître que c’est vraiment motivant. Le fait de partager des entraînements est l’occasion de communiquer autour d’une même passion et d’entretenir la motivation. On se donne des tuyaux et on reçoit des feedbacks. Bref, c’est un lieu d’échange propice à une pratique durable.

« La conversation est bonne, elle est même nécessaire aux idées, car il faut leur faire prendre l’air. » Pierre Baillargeon – journaliste et écrivain canadien

C’est aussi un moment particulier où on se confronte les uns aux autres tout en s’encourageant. Certaines séances sont très difficiles. Par exemple, lorsqu’on doit faire une séance de fractionnés 10x400m à fond avec seulement une petite période de récupération, il est capital de courir en groupe. Sans cela, on n’irait pas aussi loin dans l’effort.

C’est la même chose lors de longues courses exigeantes. J’ai eu plusieurs fois l’occasion de partager des défis avec des amis et l’entre aide est souvent capitale pour continuer à avancer. Les encouragements n’ont pas de prix et aident à vous dépasser.

Trail CCC 101km – Ultra Trail du Mont-Blanc 2013 que je n’aurais jamais pu finir sans mon ami Marc.

Du Marathon à L’innovation

Dans l’innovation, c’est la force de l’équipe. On va loin dans l’effort car on est ensemble et on forme un groupe. Mais pas que … il ne faut pas hésiter à vous ouvrir aux autres et expliquer vos problèmes. Il m’est arrivé très fréquemment de résoudre un problème en en parlant tout simplement à une personne d’un autre service.

C’est aussi l’intérêt de tous les innovateurs qui commencent seuls, puis décident de s’intégrer dans un incubateur pour rejoindre un groupe, une tribu. Ceci dit, être en groupe est un préalable intéressant mais encore faut-il le solliciter.

12 – Le parcours

Lorsque j’en ai marre de courir toujours au même endroit, je change de parcours. J’en retire toujours un bénéfice. Le changement est un bon moyen de casser la routine et de découvrir des choses nouvelles auxquelles on ne s’attendait pas. Ça entretient une certaine fraîcheur d’esprit.

Le Marathon du Médoc 2006 – Un défi sportif et festif.

« On trouve parfois ce qu’on ne cherchait pas. » Alexander Fleming – médecin et biologiste britannique

Les variations de parcours sont aussi un excellent moyen pour progresser. Le corps doit s’adapter et développer de nouvelles aptitudes qui un moment donné nous seront bien utiles.

Il existe aussi des compétitions plus funs qui sont un excellent moyen de concilier le dépassement de soi et le fun. Par exemple, les Marathons gastronomiques sont un bon prétexte pour s’amuser entre amis. C’est une nouvelle manière de voir la course qui apporte autre chose.

Du Marathon à L’innovation

Le parcours dans l’innovation c’est la méthode suivie et les étapes par lesquelles vous passez. Je me suis amusé un jour à retracer le parcours suivi sur plusieurs innovations qui avaient marqué mon esprit. J’ai constaté que le chemin que nous avions suivi n’était jamais le même…

Comme quoi, cela doit rendre humble tous ceux qui pensent pouvoir innover en suivant un processus unique suivi sur un tableau excel. Il semble quelquefois difficile de vouloir faire rentrer un rond dans un carré 🙂

L’état d’esprit

13 – L’impatience

Force est de constater qu’on confond souvent vitesse et précipitation. Lorsqu’on commence un nouveau programme d’entraînement, on en attend forcément des résultats. Et, si possible, tout de suite.

Mais il n’y a pas de progrès possible sans la durée. Le corps s’habituera à l’effort au fil des semaines et des mois. Il ne faut pas brûler les étapes au risque de ne pas bien assimiler sa montée en puissance, et du coup, de s’épuiser ou de se démotiver.

« Commence où tu es. Utilise ce que tu as. Fais ce que tu peux. » Coach philosophe

Il faut être patient pour pouvoir atteindre le niveau de ses compagnons runners qui eux ont des années d’expérience et d’endurance. Patience aussi pendant une longue course car il ne faut pas partir trop vite, mais plutôt répartir son effort.

Du Marathon à L’innovation

Dans l’innovation on est souvent poussé à aller plus vite, toujours plus vite ! En réalité, une bonne partie de ceux qui veulent aller très vite sont souvent ceux qui partent trop tard…

Ceci dit, vous pouvez toujours aller vite en mode « dégradé ». C’est par exemple la logique du Minimum Viable Product qui vous permet de tester rapidement votre concept sans chercher à le rendre parfait. L’important étant d’obtenir des feedbacks le plus tôt possible pour vous permettre de corriger le tir au plus vite.

14 – Les certitudes

Après 25 ans de course à pied, s’il y a bien une chose dont je sois sûr, c’est qu’il ne faut être sûr de rien. Croire que l’on sait tout sur la course n’est pas le meilleur moyen pour progresser durablement. Si tel est le cas, on s’enferme dans des vérités qui au contraire risquent de nous faire stagner.

« Vos préjugés sont vos fenêtres sur le monde. Nettoyez-les de temps en temps ou la lumière ne rentrera pas. » Isaac Asimov – écrivain américano-russe

Le Marathon de Lyon 2019 – suite à des remises en question dans mon plan d’entraînement, je bas mon record sur la distance.

L’apprentissage de la course à pied est un chemin, il n’y a pas d’arrivée. On apprend tous les jours sur de nouvelles méthodes et surtout sur soi-même. Un bon moyen de rester ouvert au changement, c’est de douter aussi des choses qui vous semblent acquises.

Du Marathon à L’innovation

Dans l’innovation, plus que nulle part ailleurs, on se bat contre les certitudes. La vérité d’hier n’est plus celle d’aujourd’hui et encore moins celle de demain.

Les certitudes agissent comme une fixation qui vous accroche à ce que vous savez déjà. Autant cela peut rassurer, autant cela se révèle être un frein réel à l’ouverture d’esprit et donc à l’innovation.

Et maintenant ?

Voilà, c’est la fin de cet article. J’espère qu’il vous a plu. Si vous avez trouvé le contenu intéressant, n’hésitez pas à ajouter vos commentaires en dessous. Je serai très intéressé de les lire et je répondrai autant que possible à vos questions, alors c’est l’occasion !

Et n’hésitez pas non plus à le partager avec vos amis ou vos collègues si vous pensez que ça pourrait leur être utile 🙂

A très vite sur Innover malin !

    4 réponses pour "Du Marathon à l’innovation : 14 analogies pour construire votre succès"

    • Mathilde

      Merci pour cet article très enrichissant quand on court et qu’on essaye d’innover !
      Cela lie bien l’intelligence collective et les techniques d’optimisation de potentiel, assez facile à appliquer par touches en entreprise.
      Là où je réalise mon stage, on fait aussi du mode « dégradé », mais on l’appelle mode « transitoire », c’est la même chose mais avec un côté plus positif 😉

      • Laurent Cachalou

        Bonjour Mathilde,
        merci pour votre commentaire très pertinent.
        Bon stage et à bientôt,
        Laurent

    • Marc

      Sympathique cette analogie qui parlera bien aux sportifs innovateurs ou aux innovateurs sportifs. Il y a tout de même dans la pratique du marathon un côté planification qui risque de nous faire oublier une approche plus éclatée et systémique qui semble nécessaire à la production de la nouveauté…
      Bravo pour la clarté de vos articles.
      Marc

      • Laurent Cachalou

        Bonjour Marc,
        merci pour votre commentaire qui apporte un nouvel éclairage à cette réflexion.
        A très bientôt,
        Laurent

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